4 avr. 2011

La Sécurité civile s'ouvre aux secouristes mineurs à La Seyne



Comment est née la réserve communale de sécurité civile ?
Pour répondre aux obligations qui pèsent depuis 2004 sur les collectivités territoriales en matière de sécurité et de prévention des risques, la ville de La Seyne a été parmi les premières à créer, en 2006, un service de sécurité civile. La première étape a été la rédaction du plan communal de sauvegarde, qui permet d'organiser la collectivité en situation de crise. Puis nous avons mis en place la réserve communale : un appel aux bénévoles a permis de recruter une trentaine de personnes pour constituer une « force de frappe », à savoir des gens formés pour gérer certaines crises en appui du personnel communal.
Quel est le profil des bénévoles ?
Depuis le départ, nous souhaitons toucher toutes les catégories de la population. Nous avons procédé par étapes : le « noyau dur » de 2006 est constitué de personnes d'âge mûr (35 à 65 ans) qui ont envie de se sentir utiles et qui sont stabilisés professionnellement pour avoir du temps à consacrer au service des autres. Cette étape nous a permis de légitimer le dispositif avant de le développer. Puis, nous avons ouvert la réserve communale aux jeunes volontaires du service civique (moins de 26 ans). Là aussi, nous avons été parmi les premiers en France à le faire, et aujourd'hui, nous sommes agréés pour accueillir, chaque année, cinq jeunes avec des contrats d'un an (1). La prochaine étape est donc l'ouverture aux jeunes de 16 à 18 ans.
Quelles seront leurs missions ?
Ils ne participeront pas aux missions susceptibles de les exposer, comme les patrouilles forestières, car il peut s'agir de zones à risques en cas de départ de feu. En revanche, ils participeront à la vigie, aux actions de prévention, à la mise en place des périmètres de sécurité, aux exercices de gestion de crise, etc. Ils auront un « tuteur », à savoir un bénévole expérimenté qui suivra leur évolution, leur formation, leur assiduité.
Comment attirer ces jeunes ?
On a tous, dans notre jeunesse, eu envie d'être pompier, mais cette profession demande beaucoup d'investissement. La sécurité civile est un dispositif plus accessible qui permet d'exercer une activité proche de celle des pompiers. Pour les jeunes, c'est donc l'opportunité d'être actifs, au service des autres, tout en voyant l'envers du décor qui peut conduire certains de nos professionnels à partir exercer des missions extérieures, comme actuellement au Japon après le séisme. Pour permettre aux jeunes de tester si ce métier leur plaît réellement, nous organisons, du 18 au 22 avril à l'Espace accueil jeunes des Sablettes, une semaine de découverte.
Quel est le programme ?
Il y aura une présentation de la sécurité civile et des risques majeurs, une sensibilisation à la sécurité routière, des cours de secourisme, des démonstrations avec les sapeurs-pompiers, une présentation des vigies, des patrouilles à Notre-Dame-du-Mai, et des manoeuvres à Janas, ainsi que des démonstrations de sauvetage en hauteur au fort Napoléon. On mettra également les jeunes devant des simulateurs avec un jeu vidéo type SimCity : ils auront en charge un secteur à développer en fonction d'un risque connu ; ils devront donc mettre en oeuvre des actions de prévention avant le déclenchement de la « catastrophe ». Au final, cette semaine vise donc à susciter des vocations et à permettre aux jeunes stagiaires d'intégrer la Réserve communale.
(1). Ces contrats d'un an sont indemnisés à hauteur de 440 euros par mois pour 28 h hebdomadaires.

Actuellement, ce sont plus de cinquante femmes et hommes (une quinzaine de fonctionnaires et une quarantaine de bénévoles) qui composent et animent la réserve communale de sécurité civile.
Au quotidien, ils interviennent dans deux grands domaines : la prévention des feux de forêt (surveillance du massif du cap Sicié, patrouilles et vigie à Notre-Dame-du-Mai) et la mise en place de dispositifs de sécurité - une quinzaine de fois par an - lors des manifestations événementielles organisées par la ville (concerts, spectacles, feu d'artifice, etc.).
A quoi s'ajoute, de juin à septembre, la surveillance des plages, aux côtés des sapeurs-pompiers.


« La réserve communale peut accueillir des citoyens de tout âge et de tout métier, explique Christophe Ratinaud. Nous pouvons éventuellement demander un certificat médical, mais il n'y a a d'aptitude physique requise ».
Parmi les bénévoles « d'âge mûr » qui ont intégré le service, Gaël Le Gallo (59 ans), infirmier durant 40 ans, explique qu'il consacre « un tiers de (son) temps à la réserve, ainsi qu'une vingtaine de jours l'été pour participer à la prévention des feux de forêt ». Il dit apprécier « l'ambiance du groupe » et le fait de pouvoir « mettre ses compétences aux services du public ».
De même pour François Dosda (64 ans), ancien marin et responsable des Scouts et guides de France, qui enchaîne les formations aux premiers secours et multiplie les patrouilles et les vigies.
Avec les professionnels, ces « aînés » accompagnent les jeunes qui effectuent leur service civique à la sécurité civile. Parmi eux, Alexandre Catusse (22 ans), est intervenu l'an dernier en Dracénie où, durant une journée, il a « porté assistance aux sinistrés ». « J'aime ce contact avec la population et la nécessité d'être réactif quand les gens ont besoin de nous », explique-t-il.
Clément Palangie (22 ans) se félicite d'avoir déjà « participé à des commissions de sécurité dans les établissements accueillant du public », et d'avoir eu l'occasion « d'encadrer des scolaires et de les sensibiliser aux risques majeurs et aux feux de forêt ».
Jérémy Tauyon (19 ans) apprécie lui « la polyvalence des activités : un jour on débroussaille, un jour on fait des exercices d'évacuation dans une école. C'est vraiment enrichissant ».

Fort de cette expérience, la plupart de ces jeunes envisagent déjà d'orienter leur vie professionnelle soit au sein d'un corps de sapeurs-pompiers, soit au sein de la sécurité civile.

Source: Varmatin.com